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2 novembre 2018

Le suicide, parlons-en

La souffrance qui nous pousse à faire ce geste ultime est telle, que l'on ne se dit pas, je fais ça, mais après je suis mort.

On se dit pas, mais après y a rien.

On se demande pas qui va nous trouver, ce que vont dire les gens, ce qu'ils vont penser.

On ne pense absolument pas à la douleur que notre mort peut engendrer à nos proches, à notre entourage.

C'est peut être égoïste, mais ça ne l'est pas. On ne peut pas, parce qu'on ne voit plus que notre propre souffrance qui dévore tout.

Dans ces cas là, on ne pense pas du tout à l'après... Ce que notre mort va avoir comme conséquences.

On pense à une seule chose : arrêter de souffrir, stopper cette douleur qui nous scie en deux. On est fatigué, tellement fatigué, las... d'avoir mal, d'être au bout du rouleau, de se ronger les sangs... De voir tout le négatif qui nous entoure... Toutes les agressions : agressions : tous les reproches que l'on peut nous faire, toutes les remarques négatives, les mots qui nous rabaissent.... 

Les : tu devrais faire, si j'étais à ta place je ferais....

On supporte plus qu'on veut nous dire ce qu'on doit faire, penser.

La déception chez l'autre... le rejet.

Tout ce qui nous mine...Quand ça vient de toute part, on se sent submergé, c'est trop, on arrive plus à gérer...

On en dort plus. Et moins on dort, plus on va mal, plus on s'enfonce. Plus on s'enfonce, moins on supporte les remarques mêmes anodines parfois. Juste : tiens t'as une sale mine aujourd'hui.

Cette simple petite phrase nous blesse... Parce que nous sommes entrain de nous battre pour trouver du positif quelque part. Trouver quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas perdre pied.

Pas facile de trouver du positif quand on est entouré de violences verbales et physiques (pour les forces de l'ordre).

Pas facile, de se dire qu'on peut encore accomplir des choses, et que la vie vaut d'être vécu, si tous les jours on voit la même chose, les mêmes violences, qu'on se prend les mêmes remarques.

Pas facile aussi de passer inaperçu.

On est en souffrance extrême, et personne ne le voit... Pourtant, en nous, on se dit, que forcément ça doit se voir, sans qu'on est à le dire. Parce que nous sommes incapables de le dire... On peut dire, je vais pas bien, mais on ne dit pas la réelle étendue de la souffrance. Ce n'est pas un simple, ça va pas... C'est notre monde qui s'écroule, en nous ça crie de douleur. On supporte plus rien, on coule irrémédiablement, et personne ne nous tend la main....

Personne ne voit tous ces hurlements à l'intérieur de nous.. Ces cris de désespoir. Les idées noires nous ont envahis, ne laissant plus de place à rien. On ne se projette plus, on ne s'imagine même plus pouvoir rire un jour, ni même sourire. On n'arrive plus à se dire, ça ira mieux demain.

Les emmerdes se succèdent... On se sent agressé, persécuté. 

Chaque chose autour de nous qui ne va pas, on le prend personnellement... On se fustige... 

Plus les jours passent, plus on est fatigué, parce qu'on est arrivé au bout du rouleau, émotionnellement, physiquement, moralement.

Et comme on se dit que ça ne pourra jamais aller mieux.... on dort de moins en moins. 

Tout est noir, et on ne voit qu'une seule façon d'éteindre ce feu qui nous ronge....

Cette souffrance qui nous dévore chaque jour un peu plus. Qui nous coupe l'envie de faire quoi que ce soit.

On ne veut plus sortir, voir du monde. On veut juste rester seul. Car on sait qu'on ne peut pas faire semblant, on peut plus.

On peut plus rire, sourire, parler de tout et de rien. Faire semblant de s'intéresser à la vie de quelqu'un...

Demander à quelqu'un comment il va??

Impossible!!

Imaginez donc que la personne dise non ça va pas, et qu'elle commence à raconter ses malheurs...

STOP!!

On a tellement pris sur notre dos les malheurs et souffrances de tout le monde que c'est justement pour ça qu'on ne va pas bien. On en a trop ingéré de ces soucis de tous.

On ne peut plus entendre ces mots : ça ne va pas.

Ils nous font peur, parce qu'on sait, on sait qu'on ne pourra plus se protéger l'âme, on ne pourra plus penser et passer à autre chose.

Parce que ce ça ne va pas, va s'ajouter à d'autres, à tant d'autres...

Des soucis qui se rajoutent à d'autres, encore et encore.

Donc, on fuit les gens, car on veut éviter les questions, on veut éviter leurs malheurs. 

On s'isole, se replie sur soi...

On veut juste que ça s'arrête. Si y avait un bouton reset derrière notre tête, on l'aurait déjà fait depuis longtemps. Si on pouvait éteindre son cerveau, ne plus penser à rien. Si on pouvait empêcher notre coeur de souffrir...

Quand on en arrive à ce geste ultime.... c'est qu'on est arrivé au point de rupture. La soupape de sécurité à sauter, on arrive plus à penser à rien d'autre. On veut que tout s'arrête. On veut que cette souffrance devenue intolérable... s'en aille.

On veut juste que cette souffrance cesse.

Tout bascule très vite, quand on exploser, qu'on craque. 

 

Les proches ou collègues peuvent ressentir de la colère pour l'abandon. Mais ce n'est pas un abandon. Ce n'est pas un pied de nez, ce n'est pas une punition.

C'est une délivrance.  Une délivrance voulue au moment le plus critique. Au moment où la souffrance a atteint son apogée.

Il n'y a pas toujours un ange gardien qui nous tend la main au dernier moment... Un appel, un sms, pile au moment où l'on veut partir. 

Ce petit truc qui nous fait réfléchir sur ce qu'on s'apprête à faire, ou qui nous arrête sur notre lancée. Un électrochoc...

Un électrochoc salutaire.

Ce petit truc qui nous remue, percute notre conscience, et nous fait reculer. La prise de conscience, qui nous fait remonter la pente, et nous dire, non, mais ça vaut pas le coup d'y laisser sa vie...

C'est long, très long pour remonter la pente... Mais ça en vaut la peine. La vie, c'est un éternel recommencement. Hier n'est plus, et on ne sait pas ce qui nous attend demain. Pas de projection. Pour éviter d'être déçu. Pas à pas on remonte.

Et ce craquage, devient notre force. Notre force pour tout affronter.

C'est comme une naissance, on voit tout d'un oeil neuf. On apprend qui on esr, on connaît nos limites. 

Une renaissance, le début d'une nouvelle vie.

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prendre du recul

souffranceSavoir parler de nos souffrances pour soulager notre âme et notre corps.
Demander de l'aide n'est pas une faiblesse. 

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