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16 mars 2019

Des vérités qui déplaisent

Après l'un des suicides de la semaine dernière, j'ai poussé encore une fois un coup de gueule sur mon profil FB et j'y ai perdu 2 contacts dans la foulée...

Oui, certaines choses font mal à entendre, on préfère surtout camoufler le tout, mettre un sparadrap et cacher ce qui déplaît.

Une personne en souffrance ne va pas aller mieux parce qu'on lui colle un sparadrap avec un bisou magique.

 

Voici ma salve : 

 

S'il y a autant de suicides chez les forces de l'ordre, c'est parce que la société interdit aux gens en souffrance de dire qu'ils sont en souffrance. Un homme fort ne pleure pas. Un homme fort ne craque pas. Une femme qui sait gérer sa vie est une femme forte. La société ne sait que dire ce genre de phrases absurdes qui veut dire, si tu craque, t'es faible. Si tu pleure t'es faible. Si tu demande de l'aide, t'es faible. Arrête de te plaindre, respire. Avec toutes ces phrases la société oblige les personnes en souffrance à ne pas parler de ses souffrances. Parce qu'il n'y a que les faibles qui craquent soit disant. La société s'arroge donc le droit de juger une souffrance sans en connaître la profondeur. Sans savoir que ces phrases mine de rien poussent à l'acte. On se sent mal, rien ne va, et tout le monde dit, t'es fort ça va passer. Ce genre de phrases tuent. J'en ai marre moi de les entendre.c'est mettre l'arme dans la main de quelqu'un qui hésite.

A une réponse que l'on m'a faite : 

Désolée, ça fait 6 ans qu'on m'interdit de craquer parce que si j'ai le malheur de dire que ça va pas, soit on me vire, soit on me dit sourit le soleil brille la vie est belle, ça ira mieux demain. Et le top, y a pire que toi. On veut juste de l'écoute mais vous nous l'interdisez par ces mots et ces phrases.  Il ne faut surtout pas entendre une souffrance. Le fléau du suicide continue parce qu'on entend que ce genre de phrases, accroche toi t'es fort. Arrête tes conneries etc. Ça a l'effet inverse. Ça détruit une personne déjà détruite parce que ça la rabaisse.. Personne ne veut entendre et comprendre.
Parce qu'une personne en souffrance, si elle a le courage un jour de dire, je vais pas bien et qu'on lui répond, ça ira mieux demain, respire il fait beau. La porte qu'elle a ouverte, elle la ferme définitivement et ne le fera plus jamais savoir. Donc soit cette personne arrive à s'en sortir, seule, soit elle passe à l'acte.
Parfois, cela part d'un bon sentiment, on veut nous booster en disant : t'es forte, ça va aller.
Sauf que parfois, ce n'est pas du tout ce que l'on veut, ce que l'on demande. On en a assez que l'on nous dise ça : t'es fort donc ça va aller. Donc quoi, tu me dis ça et ça veut dire, te plains pas? On veut nous remonter le moral et en même temps couper l'éventuelle discussion que l'on pourrait commencer en croyant que cette personne veut vraiment nous écouter et nous entendre, et donc nous aider. Sauf qu'elle balance sa phrase toute faite, et ferme la porte. Pour ne rien voir.
Suis-je la seule que ces phrases toutes faites et finalement vides de l'envie de réellement aider agace?? 
C'est à force de répéter à l'envie, t'es fort ça va aller, que l'on prend tout sur soi, que l'on essaye d'être fort et tout encaisser, et ce pendant trop longtemps, jusqu'à ce qu'on en puisse plus. 
Une personne qui veut craquer et déballer sa douleur, laissez-la évacuer ses maux par les mots, laissez-la se ressourcer et se laisser aller. Permettez-lui de rebondir et de ne pas se sentir fautive de ne plus y arriver.
Moi ces phrases, j'arrive plus à les entendre. Des phrases convenues.
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souffranceSavoir parler de nos souffrances pour soulager notre âme et notre corps.
Demander de l'aide n'est pas une faiblesse. 

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