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Je suis moi, dans un monde où il est dur d'être soi même
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28 septembre 2018

En colère

Je suis très en colère ce soir.

Je viens d'apprendre qu'il y a encore eu un suicide chez les gendarmes...

Je suis en colère, parce que ça ne fait pas plus réagir que ça... c'est juste une info comme ça, passée entre les autres...

Cette indifférence du gouvernement, des médias, et des français m'insupportent.

Parce que oui, les français ne se bougent pas le cul pour soutenir les forces de l'ordre. Ah ça, pour aller sur tous les sites dire leur compassion, on vous soutient, y a du monde... encore que. Mais dans les faits, vous fâites quoi exactement?

La pétition est en ligne depuis 2 semaines... On dit soutenir, être attristé tout ça, mais quand on demande de signer, y a plus personne...

Courage, fuyons!

Cette hypocrisie me gave. Ce m'en foutisme face au mal être et cette souffrance profonde chez les forces de l'ordre, me gave.

Je n'en peux plus, et chaque jour, les français me font honte un peu plus.

Quelques milliers de signatures ne font rien, mais si tous les français signaient?? 

Montrez-vous!! Ou alors ne dîtes rien, planquez vous, baissez la tête de honte, et ne dîtes pas aux forces de l'ordre, je vous soutiens, car dans les faits, c'est faux.

 

Tristesse encore une fois qu'une personne est choisie de faire ce geste ultime de désespoir... pour être soulager de sa souffrance infinie.

Un questionnement aussi.... leur hiérarchie, qui est responsable, qui les pousse à bout ces hommes... Se sentent-ils responsables?? se sentent-ils honteux de leur comportement ou pas?? S(interrogent ils sur eux mêmes et leur management??? sur leur façon de commander??? Se remettent-ils en question ou pas??

 

Et enfin... les collègues... comment gèrent ils tous ces suicides? Quelqu'un est-il mis en place pour les écouter? Pour les soutenir??

Parce qu'un suicide de collègue, ça marque à vie.

J'ai un collègue qui s'est suicidé, il y a de ça 23 ans... J'avais à peine 20 ans, et j'en suis encore marquée aujourd'hui...

Il avait 32 ans.

J'ai même écrit un texte sur lui, qui est inclu dans mon livre à paraître.

Je m'en veux encore aujourd'hui, de ne pas l'avoir vu venir, et de ne pas lui avoir parlé. De ne pas lui avoir demandé comment il allait ce fameux vendredi après midi, quand il a quitté le travail en disant, je vais pas bien, je rentre...

Personne ne l'a retenu... personne ne lui a demandé pourquoi il a fait une crise de tachycardie... personne ne s'est inquiété de son moral...

Il s'est suicidé ce jour là... Et le malheureux n'a été retrouvé que le samedi après midi.

Oui, je m'en souviens comme si c'était hier... et pourtant cela remonte. 

Ce n'était mon collègue que depuis quelques mois... et sa mort m'a marqué à vie.

Nous n'avions pas le même chef. Le sien, était tyrannique... J'entendais quand il criait, le traité d'incapable, d'analphabête, de débile...

Son chef me foutait la trouille, il foutait la trouille à tout le monde, et il est vrai, que jamais personne n'a osé moufté et dire quelque chose. Il criait sur tout le monde, donc tout le monde essayait de se faire petit.

Et du coup, personne n'a vu, que lui, Dom, était beaucoup plus marqué que tout le monde, car il avait déjà une fragilité émotionnelle.

A cet âge là, j'étais discrète, et ne disais rien. 

A cet âge là, hélas, je n'avais pas le courage de faire un signalement à la direction.

Le drame aurait-il été évité?

Je ne pourrais jamais répondre à cette question.

 

Aujourd'hui, je ne peux rester inactive face à tous ces suicides. J'essaye comme je peux, avec mes moindres moyens de faire bouger. De faire réagir. De faire changer les mentalités.

Il faut faire quelque chose!! Il faut empêcher ces drames! On ne peut rester indifférent face à ces souffrances... sinon, nous n'aurions plus aucune humanité...

 

Ce soir, je suis donc triste face à ce nouveau deuil qui touche la gendarmerie. Et je suis en colère.

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prendre du recul

souffranceSavoir parler de nos souffrances pour soulager notre âme et notre corps.
Demander de l'aide n'est pas une faiblesse. 

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