Notre enfance

Y est pour beaucoup dans ce que nous sommes, dans la manière que nous avons de gérer nos émotions ou certaines situations.

Je dénigre pas mon père, il était mon idole, ma fierté. Mais il en a trop demandé. Il a attendu de moi que je sois comme un homme ou comme l'un de ses collègues.

Enfant, j'avais interdiction de pleure. Pleurer c'est pour les mauviettes. Arrête tout de suite de pleurer, sinon je vais te donner des raisons de pleurer... Des vraies. Pleurer, c'est lâche.

Plus tard... Ne laisse jamais personne voir tes faiblesses. Ne te rabaisse jamais, ne te soumets jamais. Soit forte, dure s'il le faut. Encaisse et ne montre rien.

Ne laisse personne avoir le pouvoir de te détruire.

Soit forte, fière, dure.

Du coup, il a fallut que je sois forte... toujours de peur d'être lâche et de décevoir...

J'ai toujours été à la recherche de la fierté de mon père.

Bon, j'ai échoué. Je ne suis qu'une fille beaucoup trop émotive, trop sensible, trop fragile, avec une santé de merde.

Que voulez-faire de bien avec ça???

Je ne suis pas le petit soldat qu'il a voulu que je sois pour être prête à affronter le monde. Le monde tel que lui le voyait de par son boulot. Un monde de violence, de haine, de merdes en tous genres, de monstruosités, de sous humains de la pire des espèces capables de la pire des immondices.

Il voulait que je m'en éloigne le plus possible, que je ne fasse pas confiance à n'importe qui, et que je me blinde...

Regardez où j'en suis aujourd'hui, à avoir voulue être forte tout le temps??? M'occuper de ma mère depuis sa mort, 14 ans à la gérer à bout de bras.

A me remettre très vite de mon agression, parce que j'avais des remarques... On s'attendait à ce que je remonte vite la pente.

On m'a toujours obligé à être forte.

Super le résultat.

Tout s'effondre...

Et je mets du temps à remonter la pente... La confiance? Je ne la donne plus.

L'amour? Je me suis fermée.. Mon coeur est resté au dernier à qui je l'ai donné.. Pas réussi à le reprendre.